6 août

Peste porcine : pourquoi les traqueurs déposent-ils les armes ?

chasse France

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La chasse est de nouveau autorisée dans la zone infectée PPA. Seulement, l’activité doit se faire sans chiens et sous certaines conditions.

En ce moment, les chasseurs Gaumais prennent mal la phrase « un chasseur sachant chasser sans son chien est un bon chasseur ».

Inexploitée durant deux ans, la zone infectée par la peste porcine africaine est désormais prête pour une reprise de la chasse. Si toutefois il reste encore des traces de la maladie, cela reste sous contrôle et tout porte à croire que la crise arrivera bientôt à son terme.

Il y a deux ans de cela, il y avait seulement eu l’extermination des sangliers, sans un soupçon de chasse observée.

À la surprise de tous, la reprise n’a pas vraiment eu de succès auprès des chasseurs. Plusieurs d’entre eux envisagent même de baisser les armes suite à de nombreuses contraintes régissant cette activité. C’est inouï !

Interdiction de chien dans la zone infectée

La première contrainte vise à interdire les chiens dans la zone infectée. Cette restriction a été adoptée le 16 juillet par le gouvernement wallon avec les signatures du ministre-président Elio Di Rupo, du ministre de la Chasse Willy Borsus, et du ministre en charge de la crise de la peste porcine africaine Céline Tellier.

Pour les Gaumais il est impensable de chasser sans chien. Les fourrés et les ronciers de la région sont des gibiers difficiles à déloger, nécessitant toujours l’aide d’un canidé.

Les chasseurs professionnels communaux affirment formellement qu’ils ne chasseront pas sans chien.

À Musson, trois chasseurs s’abstiendront !

Pour cette année cynégétique, les titulaires de droits de chasse communaux en zone infectée ont décidé de ne pas chasser.

Frédéric Thiery, secrétaire du conseil cynégétique de Lorraine et gestionnaire d’une petite chasse sur la commune de Musson dénonce une autre contrainte pesante. Il s’agit du fait de ne pas pouvoir organiser la battue en toute sécurité.

Les lignes de tir doivent être sérieusement nettoyées après deux années d’absence. Pourtant, les engins motorisés ne seront autorisés dans la zone PPA qu’après le 15 septembre au plus tôt. Seuls les forestiers professionnels pour l’exploitation du bois peuvent en utiliser. Par ailleurs, il faut aussi reconstruire les postes, ce qui augmente encore les frais.

Comment amener les traqueurs sans chiens et comment dissuader des chasseurs qui ont déjà des activités en France ?

Comme si cela ne suffisait pas, les mesures Covid-19 empirent encore les choses.

Dans les bois communaux Mussonnais, les trois chasses situées en zone infectée préfèrent donc ne pas chasser et demandent une nouvelle fois de ne pas payer de bail à la Commune.

L’arrêté n’est pas assez clair sur l’interdiction des chiens.

Du côté de Virton aussi la question est sérieusement soulevée. Un titulaire d’une grosse chasse Bernard de Gerlache affirme qu’ils ne chasseront pas sans chien.

L’arrêté reste ambigu. Voilà pourquoi il attend des explications venant de la Région Wallonne.

L’article 4 stipule qu’à part ramener un gibier blessé, il est interdit d’utiliser les chiens pour la chasse dans la zone infectée.

D’un autre côté, les articles 6,7 et 8 stipulent, au contraire, qu’il est possible d’utiliser des chiens de courte quête si c’est pour détruire les sangliers même si c’est en zone infectée. Ce procédé peut se faire à l’occasion d’une chasse d’autres espèces de gibiers autres que le sanglier.

On n’y comprend plus rien.

La Ministre Tellier pourrait toujours intervenir en faveur de l’utilisation des chiens en zone infectée au détriment de la Région wallonne.

L’arrêté stipule que le ministre en charge de la gestion de la PPA peut autoriser un chien de courte quête en battue pour deux rabatteurs en zone infectée.

Il s’agit d’un dilemme à résoudre rapidement face à la prolifération de cervidés dans certaines localités en zone infectée depuis deux ans sans chasse. La régulation des populations est nécessaire. Par ailleurs, le conseil cynégétique de Gaume encourage les concernés dans ce sens.

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