12 mars
Wallonie : les dates d’ouverture de la chasse enfin connues !
« Stop aux dérives de la chasse » interpelle à nouveau le ministre Willy Borsus (MR) et lui demande de rejeter un coup d’œil à sa copie. »
Le gouvernement de Wallonie doit fixer le plan quinquennal dans tout son territoire. Il s’agit d’un texte ministériel qui établit les dates d’ouverture de la chasse pour les cinq années à venir, c’est-à-dire, de 2020 à 2025. Ce plan doit être une solution au vide juridique présent à la suite de l’annulation du précédent arrêté en octobre 2019 par le Conseil d’Etat. Près d’une soixantaine d’associations comme Natagora, Les Scouts, Inter-Environnement Wallonie, Gaïa, le WWF ou encore La Ligue royale pour la protection des oiseaux ont émis leurs inquiétudes à travers une plateforme nommée « Stop aux dérives de la chasse » dans un communiqué à La Libre, le 14 février dernier.
La plateforme émet certaines réserves sur ce futur plan quinquennal. L’un des porte-parole du groupement, Philippe Corbeel, déplore que depuis près de trente ans, les lois, décrets et autres arrêtés régissant la chasse ne soient rédigés que par une certaine partie concernée, notamment le Royal Saint-Hubert Club de Belgique.
Depuis lors, la première version du texte a été soumise au gouvernement wallon (MR-PS-Ecolo) qui l’a validé. Bien que cet avant-projet reste encore modifiable, « Stop aux dérives de la chasse » dénonce tout de même cette version et reconfirme sa manifestation devant le cabinet du ministre, le 21 mars prochain.
Pour sa part, le ministre wallon rétorque qu’il était impératif de rétablir un cadre légal pour réguler la pratique de la chasse à ce qu’elle soit en accord avec tous les usages de la forêt, de la nature et de la faune. D’après lui, la chasse vise principalement à contrôler la faune sauvage. C’est une activité environnementale, sportive, culturelle et économique pour le bien commun.
Un impact économique
Le ministre remarque que les effets économiques de la chasse sont considérables avec près de 135 millions d’euros de gain par an. 20% de cette somme sera directement alloué à l’Etat belge sous forme de TVA. Un montant de 2,1 millions d’euros sera attribué à la Région wallone via la location du droit de chasse sur son territoire et près de 4,4 millions d’euros via le permis de chasse. Les villes et communes peuvent aussi bénéficier d’un revenu conséquent à travers ces systèmes.
Pour terminer avec le plan de réduction des sangliers, Willy Borsus a fixé, jusqu’en 2020, les dates pour la battue aux sangliers entre le 1
er octobre et le 31 janvier. Elle sera autorisée dans tout le territoire à l’exception du secteur nord du sillon Sambre-et-Meuse à partir de la saison 2023-2024 après l’éradication des sangliers où ils semblent n’avoir pas leur place dans cette zone. A partir de 2023, la fin de saison sera fixée au 31 décembre comme pour les autres espèces de gros gibier. Quant à la chasse à l’affût, elle sera autorisée toute l’année. La battue en plaine par contre sera fixée du 1
er août au 31 mars au lieu de 31 décembre. Le futur arrêté vise également à réguler l’approche aurorale et crépusculaire, la chasse à la sarcelle d’hiver ainsi que la chasse de la perdrix.
La plateforme déplore la constatation que le principal syndicat des chasseurs et quelques grossistes en viande sont mieux écoutés par le ministre contrairement que 63 associations citoyennes. Pour le groupement, le texte affirme l’importance économique de la chasse par rapport à l’intérêt global. En effet, si l’on considère l’explosion des populations de sangliers sauvages, la lutte contre la peste porcine africaine, les dégâts agricoles et forestiers et d’autres paramètres encore, la chasse deviendrait déficitaire par ce même calcul. D’après la plateforme, le ministre devrait donc reconsidérer son projet en prenant compte toutes leurs remarques.