23 sept.
Chasse à l’orignal : des négociations sont en cours entre des pourvoyeurs et la nation algonquine
Des négociations se passent en ce moment pour solutionner le conflit entre la nation algonquine et certains pourvoyeurs. Ces derniers seraient prêts à octroyer 5 % de leurs bénéfices sur la chasse à l’orignal dans la réserve faunique La Vérendrye dans cette voie.
D’après les sources de Radio-Canada, la proposition avancée depuis dimanche est débattue entre certains pourvoyeurs de l’Outaouais et des Autochtones de la nation anichinabée pour en finir avec les barrages.
Un membre de la direction du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), dans un courriel, affirme qu’il s’agit de l’une des suggestions proposées dans le but de régler le conflit établi en ce moment pour de bon.
Cette alternative attend toujours la validation des différents conseils du conseil tribunal de la nation algonquine à présent jusqu’à mardi soir, jour de son étude.
Marc Plourde, président-directeur général de la Fédération des pourvoiries du Québec, pour sa part, laisse entendre tout son mécontentement par rapport à cette solution et cette idée de verser une redevance spéciale.
Il dénonce dans ce sens la filtration des gens et la fouille de leurs véhicules suivant des paramètres incontrôlés qui ne sont même pas autorisés légalement. Il déplore que l’entrepreneur risquant de tout perdre soit contraint à créer un précédent et payer 5 % de ses revenus au lieu de faire faillite.
Par ailleurs, pour leur part, les Autochtones n’ont pas l’intention de partir des routes et d’arrêter les barrages entamés au fil de ces derniers jours.
Un membre du conseil de bande de Lac-Barrière, Charles Thomas Ratt, affirme savoir connaitre les habitudes de la Sépaq et de la mesquinerie du gouvernement et qu’ils ne vont pas baisser la garde et continuer à rester sur place jusqu’à la saison de la chasse s’achève.
Le MFFP dénonce les discussions en parallèle
D’après un pourvoyeur anonyme de l’Outaouais, la redevance de 5 % serait destinée à établir un programme d’aménagement. Cependant, aucun membre de l’autre partie concernée n’a pu confirmer ces dires. La récolte de données sur l’orignal dans cette localité ainsi que l’augmentation du nombre de têtes restent néanmoins l’objectif principal de ce procédé.
Premier responsable de ce genre d’études, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a été questionné à ce sujet.
Le MFFP affirme avoir été informé de la discussion entre l’association des pourvoyeurs de l’Outaouais et la communauté algonquine.
Le MFFP dénonce les démarches de négociations se déroulant en parallèle avec les discussions entamées par le ministère avec la nation autochtone du parc de La Vérendrye dans un communiqué.
Le MFFP réitère son désappointement face aux discussions en parallèle en dépit de sa sensibilité en faveur des chefs algonquins. Le ministère remarque, en effet, qu’il reste le seul responsable pour établir de tels plans de gestion de la faune.
Le ministère doute également d’une possible entente qui exclurait certaines parties concernées et qui pourrait engendrer la division des chasseurs en deux groupes.
Pierre Dufour dénonce des blocus illégaux
Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs Pierre Dufour pense qu’il faudrait instaurer un texte qui donnerait un libre accès aux forêts et à la faune de manière équitable et unanime. Tout cela dans le respect des règles en vigueur bien entendu.
Il remarque également qu’une nation ne devrait pas restreindre la liberté des gens disposant d’un droit d’accès et d’un forfait de pourvoirie. D’après lui, tout le monde devrait reprendre les discussions.
Le ministère effectue déjà son devoir en réduisant l’offre de permis de chasse sportive dans la réserve faunique de 30 % pour la saison 2020. Toujours dans ce sens, il limite également le nombre de permis de chasse à l’orignal femelle pour l’automne 2020. D’après ces dires, les concernés doivent continuer leur négociation de manière propre et professionnelle sans nuire à quiconque.
Il continue en dénonçant les blocus qui sont contraires aux lois. Le ministère a d’ailleurs entamé une discussion avec la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbeault si jamais les barrages ne seront pas enlevés samedi matin, jour de la chasse à l’arme feu dans cette région.
Il a soutenu qu’ils veulent éviter toute dégradation des rapports sans pour autant créer un moratoire.
Frustration et armes à feu, un cocktail explosif
Le président-directeur général de la Fédération des pourvoiries du Québec Marc Plourde reconnait la délicatesse de la situation actuelle avec des chasseurs armés et de la frustration de l’autre côté.
Il continue en évoquant ses profondes inquiétudes sur la situation. Des dérives risquent d’arriver sans une solution en urgence. Il confie et réitère ses craintes dans le cas où des chasseurs des pourvoiries ne pourraient pas accéder normalement à leur secteur de chasse alors qu’ils devraient passer. Il répète que « les chasseurs sont pris en otages en ce moment ».